01 Antifona: Gaudeat Hungaria
Pierre de Cambrai & Gérard de Saint-Quentin (?)
02 Responsorium: Sub Conrado Dei viro
Pierre de Cambrai & Gérard de Saint-Quentin (?)
03 Responsorium: Ante Dies exitus
Pierre de Cambrai & Gérard de Saint-Quentin (?)
04 Responsorium: Cui nec apex
Pierre de Cambrai & Gérard de Saint-Quentin (?)
05 Responsorium: Tante signa glorie
Pierre de Cambrai & Gérard de Saint-Quentin (?)
06 Un chant renvoisie / Decantatur - Pierre de Cambrai (?)
07 Volek syrolm thudothlon - Anonymous

directed by Björn Schmelzer
Olalla Alemán, Patrizia Hardt, Eurudike De Beul, Silvie Moors, Katrien Tibau, Marius Peterson, Yves Van Handenhove, Paul De Troyer, Lieven Gouwy, Björn Schmelzer, Thomas Vanlede, Tomàs Maxé, Antoni Fajardo, Mark Makelberge, Thomas Baeté (fiddle)

Recorded at Saint-Yves, Braine (France) in July and August 2010 by Manuel Mohino.

Björn Schmelzer aime les programmes aventureux. Il inaugure cette fois un triptyque à partir du foisonnant carnet de croquis d’éléments architecturaux, de machines et autres personages realises par Villard de Honnecourt au XIIIe siècle, don’t plusieurs sont reproduits dans la notice. Ce premier volet, “Ossuaires”, évoque le démembrement des corps saints et la circulation des reliques dans l’Europe medieval en pregnant pour exemple sainte Elisabeth de Hongrie, morte en 1231, don’t le Coeur fut transféré à la cathédrale de Cambrai. A priori, le choix du repertoire, illustrant les liens entre la Hongrie et le nord de la France, est très pertinent: cinq répons monodiques issus de l’office de Sainte-Elisabeth compose peu après sa mort, un motet à deux voix (Un chant renvoisie/Decantatur)élaboré sur l’un de ces répons, et la plus ancienne lamentation mariale hongroise, transmise sans musique mais qui serait l’adaptation libre d’un planctus parisien. Cette sélection raisonnée semble pourtant secondaire dans un projet esthétique voulant radicalement “revisiter le cathédralisme (sic) par l’interprétation musicale”, et qui s’y emploie dans toutes les techniques de polyphonies attestées entre le IXe et le XIII siècles. Les cinq répons sont ainsi pretextes à des improvisations dans le style archaïque de l’organum parallèle, ou librement inspirées de fragments d’organa de l’Ecole de Notre-Dame (on reconnaît par exemple le graduel Viderunt Omnes de Pérotin dans le verset Iam vicino du répons Ante Dies exitus.) L’expérience est aussi attirante que la realisation est éprouvante. Cette transposition sonore de l’image de la dislocation des corps sanctifies se traduit par une degradation des textes, rendus méconaissables après des changements de voyelles, et une segmentation outrée des pièces en fragments polyphoniques hétérogènes. L’omniprésence de bourdons pesants, le manque de justesse et la rugosité ostentatoire des voix provoquent un reel inconfort. Tel un “corps monstrueux”, cet étrange objet trouvera donc sa place dans les cabinets de curiosités. Isabelle Ragnard (Diapason, feb 2013)

A rare example of duplicating a rhymed office on disc, this Office of St. Elizabeth of Hungary can be compared with Schola Hungarica’s offering (Fanfare 19:4), which had not only this Cambrai version of the Office but also the Central European version for Marburg and Hungary. (It was not unusual for a saint to be commemorated with several late medieval liturgical offices; Andrew Hughes’s catalog often lists two to five or more Offices for one saint). Elizabeth, the daughter of King Andrew II of Hungary, married the future margrave of Thuringia at the age of 14 after being reared by his family. He died on crusade in the Holy Land, and the young widow, the mother of three children, left her life of luxury to serve the sick and poor at Marburg, dying in 1231 at the age of 23. Beloved by the common people of Hungary and Germany for her humility and service, she was canonized in 1235. Devotion at Cambrai was occasioned by a gift from her to the cathedral; Pierre de Cambrai set chant melodies to texts by Gérard de Saint-Quentin. Schola Hungarica sang much of the Cambrai Office, including antiphons and responsories of Matins, the initial antiphon from First Vespers (“Gaudeat Hungaria”), a hymn, and the two-voice motet on “Decantatur.” Schmelzer duplicates “Gaudeat Hungaria,” four of the responsories, and the motet, while adding one unfamiliar piece that links France and Hungary, though it is not related to Elizabeth. This last is a lament of the Blessed Virgin in Magyar, a contrafact of the Parisian lament “Planctus ante nescia.” The disc is full because each of the responsories is over 10 minutes long. I’ve found this ensemble interesting on previous acquaintance, but this time they are rather hard to take. Their style is greatly reminiscent of Marcel Pérès, with a lot of drones, peculiar rhythms, and slo-o-ow tempos. This is the first of three CDs that will provide the soundtrack for a film about Villard de Honnecourt (13th century), who went to Hungary to design a tomb for Elizabeth’s mother, which prompted in return Elizabeth’s gift to Cambrai cathedral. Villard’s European travels are illustrated by his surviving architectural drawings. Schmelzer sees a link between the architecture and the music of the time. The notes are a little sketchy about all this, and Barbara Haggh’s notes on the Hungaroton disc actually add some information about Villard. Schmelzer’s first five discs can be found by referring to “Cesena” (35:6). After refreshing my memory, it’s apparent that my enthusiasm for his first four discs has cooled off considerably with the two latest. His less-desirable traits seem to be coming to the fore, obscuring the very real intellect behind all of these programs. Maybe you should hear for yourself. I hope to sum up when the other two discs appear and the rationale becomes clearer. J.F. Weber (Fanfare, may-jun 2013)

Une fois encore, le nouvel enregistrement de Graindelavoix est un choc auquel on ne peut rester indifférent. "Ossuaires" est le premier de trois programmes consacrés aux voyages de Villard de Honnecourt, chacun étant centré sur une région et sur un "corps" : corps d’un saint (Ossuaires), Corps poétique (Motets) et corps social ( Confréries). Le titre de ce premier opus peut surprendre ; Bjorn Schmelzer le justifie : il évoque "la façon dont les territoires sont... connectés les uns aux autres par les membres et les organes des saints" et "la façon dont les réseaux apparaissent pour former ensemble le grands corps d’un saint, corps monstrueux dont les parties disséminées deviennent des objets partiaux, vénérés et adorés, mais aussi dérobés et transportés". Pour cela, il s’appuie sur la relation entre sainte Elisabeth de Hongrie et la cathédrale de Cambrai, où son coeur fut déposé pour être vénéré. L’office fut écrit à l’occasion de la réception de celui-ci ou de la canonisation de la sainte, peu après 1230, probablement par Gérard de Saint-Quentin et Pierre de Cambrai, chanoine de Saint-Aubert de Cambrai. Villard de Honnecourt, alors installé en cette ville, a pu rencontrer ces clercs, peu avant son départ pour la Hongrie où il participa à la construction de la cathédrale de Košice, dédiée à... sainte Élisabeth de Hongrie. Comme pour chaque Cd de l’ensemble, le texte d’accompagnement de Björn Schmelzer est passionnant... La réflexion se fait ici en profondeur, abordant la notion de "cathédralisme" chère à Christopher Page. Mais la musique l’est plus encore: chaque audition révèle de nouvelles surprises et, après une bonne semaine, je pense être loin d’en avoir fait le tour. Monodies vocalisées richement ornementées se posant sur un solide Ison/bourdon vocal; voix ouvertes variant les intonations, couleurs et phrasés; traitement polyphonique en organum; scansion sans cesse renouvelée.... Tout ce qu’on aime dans Graindelavoix et dans sa recherche issue de l’ethnomusicologie, particulièrement des régions méditerranéennes, est bien là! Le fait de ne pas être tenu par une "partition", comme lors des derniers enregistrements consacrés à Dufay, Ockeghem ou Agricola, permet aux chanteurs de beaucoup plus "se lâcher". Chacune des cinq pièces de l’office "Gaudeat Hungaria" prend ainsi sa couleur propre, avec des timbres vocaux enrichis par l’appel à des voix féminines! Celles-ci sont bien différentes des sonorités éthérées trop souvent habituelles! Graindelavoix privilégie les timbres féminins altos aux teintes parfois abruptes qui amènent un climat à la fois déconcertant et... apaisant. Une mention particulère pour la dernière pièce "Volek syrolm thudothlon" : un poème marial en langue hongroise repris en contrefactum. La voix à la fois chaude et rauque de Silvie Moors, soutenue par la vièle de Thomas Baeté, apporte un couleur jusqu’à présent inconnue. Par cet enregistrement, Graindelavoix prolonge ce que certains pionniers comme Organum ou Al Qantarah proposent depuis des années, mais ils y ajoutent couleur et variété avec un "rendu" à la fois saisissant et…dépaysant ! L’occasion de revenir au débat: "faut-il être chanteur-chantre corse pour pouvoir chanter la musique liturgique-paraliturgique médiévale ?" Non! des Flamands le font très bien! Graindelavoix ouvre, une piste passionnante... qui amène plein d’interrogations mais aussi plein de satisfactions! Christian Brassy (musiques-medievales.eu, 14/11/2012)

Ossuaires, il Medioevo nel nome di santa Elisabetta d'Ungheria Il fascino emanato dal disco intitolato Ossuaires non nasce unicamente dal valore artistico (peraltro elevato) espresso da interpreti e repertorio, ma anche dal punto di vista ideale (e originale) da cui Björn Schmelzer e l'ensemble Graindelavoix sono partiti per iniziare a investigare il ricco e variopinto patrimonio musicale di epoca medievale; il cd (pubblicato da Glossa e distribuito da New Communication) rappresenta infatti la prima tappa di un lungo viaggio indietro nel tempo per addentrarsi nella vita religiosa, sociale, politica e culturale del XIII secolo, ricostruita attraverso le pagine di un diario appartenuto a Villard de Honnecourt, artista e costruttore di cattedrali che ha diligentemente riportato sul suo taccuino schizzi e disegni di chiese gotiche, capitelli e vetrate, ma anche annotato un'estrema varietà di usi, costumi e riti liturgici con cui è entrato in contatto nel corso delle sue peregrinazioni attraverso l'intera Europa, probabilmente anche in veste di ricercatore di sante reliquie (da qui il titolo dell'album). La presente registrazione è dedicata all'Ufficium per Santa Elisabetta d'Ungheria, scritto da Pierre de Cambrai e Gérard de Saint-Quentin con ogni probabilità subito dopo la scomparsa della nobile santa (avvenuta a Marburgo nel 1231); il programma comprende la prima Antifona dai Vespri e quattro Responsori dai Notturni, a cui si aggiungono due brani a voce sola: Un chant renvoisie/Decantatur (che descrive i miracoli avvenuti in contemporanea con la morte di Elisabetta) e il canto Volek syrolm thudothlon (adattamento musicale di uno dei più antichi testi poetici in lingua ungherese). L'interpretazione di Schmelzer e compagni parte dal presupposto che le scarse e spesso poco precise indicazioni esecutive provenienti dai manoscritti medievali rappresenti una sorta di canovaccio, un quaderno di appunti – giusto per rimanere in tema – sopra cui far germogliare improvvisazioni e ipnotiche ornamentazioni; la loro scelta è dunque quella di spingersi oltre per osare e, senza rete di sicurezza, seguire la scia della grande scuola inaugurata dalle storiche incisioni dell'Ensemble Organum, aprendo i confini del mondo musicale occidentale all'arcaica graniticità della tradizione greco-bizantina. avvenire.it, 19/05/2013

Een dekmantel voor een cultuurfilosofische strooptocht. Voor Björn Schmelzer, de leidsman van het dwarse Vlaamse ensemble Graindelavoix, vormt vocale muziek doorgaans de dekmantel voor een cultuurfilosofische strooptocht. Neem de nieuwste cd van de zangers met de ongeschoren stemmen. Op de lessenaar staat weliswaar het doodsofficie van de heilige Elizabeth van Hongarije, door Pierre de Cambrai in 1231 gecomponeerd. Maar daarmee wil Schmelzer vooral het praktische ambacht van de middeleeuwse kathedralenbouw vertalen naar muziek. Zijn zangers proberen uit, combineren en versieren, ongeveer zoals een steenhouwer in het Noord-Franse Laon het dag in dag uit moet hebben gedaan. In deel een van een trilogie rond de reizende bouwmeester Villard de Honnecourt werpt Graindelavoix zich onverschrokken op klanketudes met middeleeuws materiaal. Hoe korrelig kan één stem klinken, en hoe ruwharig de hele groep? Guido Van Oorschot (De Volkskrant, 31/10/2012)

Fremde Schönheit
Mir scheint, dass Björn Schmelzer und Graindelavoix mit jeder neuen Aufnahme noch ein bisschen radikaler und tiefer in die sogenannte Alte Musik – in diesem Fall die des Hochmittelalters – hineinhorchen und zu wirklich unerhörten Ergebnissen kommen. Das liegt vor allem daran, dass die Musik bei ihnen aus dem Klang entsteht wird und nicht aus fertigen Konzepten. Ossuaires ist der erste Teil eines geplanten Triptychons, bei dem sich das Ensemble von einem mittelalterlichen Skizzenbuch aus dem 13. Jahrhundert hat inspirieren lassen. Die baumeisterlichen Zeichnungen von Kirchen-Grundrissen, Fensterrosetten und Skulpturenschmuck stammen von einem gewissen Villard de Honnecourt. Die Zeichnungen dienten ihm offenbar als Musterbuch und Gedächtnishilfe. Denn die Gewölbe, Türme und Verzierungen einer mittelalterliche Kathedrale seien weniger einem vollendeten Generalplan entsprungen, sondern aus der immensen praktischen Erfahrung und Intuition der Erbauer in einem langen Prozess erwachsen. So, wie de Honnecourt geeignete Formenteile sammelte, aus denen er bei Bedarf auswählen konnte, um ein anderes Bauwerk zu bereichern, so hat nach Schmelzers Ansicht auch ein mittelalterlicher Musiker bei Bedarf improvisiert oder komponierte Musik in die Aufführung eines neuen Stückes integriert. Wie man sich dies praktisch vorzustellen hat, führt Graindelavoix anhand ausgewählter Antiphonen und Responsorien von Pierre de Cambrai vor, die dieser zu Ehren der Heiligen Elisabeth von Ungarn komponiert hat. Die einstimmige Melodie wird durch verschiedene Zusätze angereichert und auf ein gleichsam sinfonisches Maß erweitert. Das betrifft nicht nur die Anreicherung mit zusätzlichen Stimmen, sondern auch die Dauer. Bei einem Stück wie dem 5. Responsorium Ante Dies exitus werden von Graindelavoix zum einen üppigste melismatische und mikrotonale Verzierungen sowie gravitätische Bordun-Unterstimmen nach bestimmten Regeln improvisiert. Ziel ist es, die Zwischenräume zwischen den fest notieren Noten kunstvoll und farbig zu füllen und einzelne Worte durch Umspielungen hervorzuheben. Zum anderen werden große Teile aus dem vierstimmigen Notre-Dame-Organum Viderunt omnes eingefügt, die ein gewisser Magister Perotinus Ende des 12. Jhd. in Paris ursprünglich auf einen ganz anderen Text komponiert hatte. Auch dabei werden verschiedene Ornamente angebracht und die Oberstimme betont. Die individuellen Timbres der Stimmen finden bei der Aufführung wie spontan zusammen, singen und spielen sich gleichsam die Einfälle zu. Nicht Notentreue und Homogenität, sondern ein reiches, changierendes Klangbild ist das Ziel. Die Gesangslinien werden mit den Möglichkeiten der Stimme ‚orchestriert‘. Das klingt unreiner und auf gewisse Weise orientalischer als üblich. So entsteht ein schimmerndes Gewebe, in das farbige ‚Stimmfäden‘ aus unterschiedlichen ‚Materialien‘ eingewoben sind. Und da auch die rhythmische und metrische Ausführung der gotischen Quadratnoten offenbar weder fix noch beliebig war, sondern, wie Schmelzer es nennt, anexakt, d. h. abhängig vom musikalischen und textlichen Zusammenhang, strömt die Musik mehr wie ein mäandernder Flusslauf, als dass sie im Gleichmaß pulsiert. Schmelzer stellt seine Überlegungen im Booklet sehr überzeugend dar. Souverän und mit profunder Quellenkenntnis, nicht zuletzt aber mit großem Einfühlungsvermögen in eine versunkene Epoche, lässt er in seinem Beitrag die mittelalterliche Lebens-, Kunst- und Musikwelt als lebendigen Organismus wiedererstehen. Für sich genommen wäre das allerdings nur bemerkenswert. Großartig aber ist es, wie es den Interpreten gelingt, diese Thesen auf bezwingende Weise in Musik zu verwandeln. Das Ergebnis ist ein so noch nicht gehörter Reichtum an Tonformen und Klangfarben, von melodischen und harmonischen Entwicklungen. Durch die archaisch-gutturale Färbung mancher Stimmen, die resonanzreichen, körperlichen Klänge und die ekstatische Inbrunst, mit der teilweise gesungen wird, ist die Musik von erhabener und zugleich fremder Schönheit. Schmelzers Ideal scheint zu sein, in der Musik die sinnenbetörende, visionäre Kunstwelt einer gotischen Kathedrale wieder zu spiegeln. Eine Kathedrale, die ursprünglich mehr ein komplexer Sakralorganismus und Erlebnisraum denn eine grandiose Architekturkonstruktion gewesen ist. Es ist gewiss einiges an Spekulation im Spiel (im Grunde aber auch nicht mehr als bei konventionelleren Darbietungen, die weniger riskieren und näher am Notentext bleiben). Doch der Geist der alten Musikpraxis scheint mir auf jeden Fall perfekt getroffen und für heutige Ohren so raffiniert umgesetzt, dass man Neue Musik zu hören glaubt! 20/20 Georg Henkel (Musikansich.de, 01/11/2012)

13th-century liturgy never seemed more alien nor more immediate than in these mesmerising realisations. Schmelzer’s use of unusual vocal techniques and drones sometimes evokes electronic music textures.***** Barry Witherden (BBC Music Magazine, may 2013)

Decididamente Björn Schmelzer se está consagrando como el gran traductor de la Historia de las Mentalidades en la Edad Media llevada al campo de la práctica musical. Lo que en su día ocurriera con el discurso histórico de la francesa escuela de Annales (que va por la tercera vuelta de tuerca) está sucediendo con respecto al musical, y la formación Graindelavoix lidera este modo metamusical, psicosensorial, pónganle los helenismos que quieran, de entender el oficio, disparando a múltiples puntos de fuga en cada programa. En esta ocasión, organizando, es decir, cantando piezas en modo de organum, esa seminal forma musical que facilitó el desarrollo de la polifonía escrita en Occidente, pero que aquí se trasciende y se entiende como un estilo de cantar, y no meramente forma. Si les dijera que en este Oficio de Difuntos dedicado a Isabel de Hungría (1207-1231) y debido a Pierre de Cambrai y Gérard de Saint-Quentin asombran los larguísimos pedales ejecutados por esforzados bajos profundos, un continuo microtonalismo en el canto que a veces llega a confundirse con el del almuédano, voces tendentes a la nasalidad, gemidos incluidos, hiperbólicos melismas que sobre ciertas sílabas llegan a los varios minutos de duración, y siguiera por esta vía, recordaría a las descripciones del (buen) hacer del ensemble Organum allá por los comienzos de los años ochenta. Pues sí. Además de estas consideraciones epidérmicas, une al conjunto de Marcel Pérès y Björn Smelchzer un interés sumo en la sensorialidad de la liturgia, en su experiencia performativa, en el antiacademicismo a la hora de abordar el repertorio y la autoridad que otorgan a las prácticas improvisatorias y formas de emisión de cantoras y cantores tradicionales que todavía quedan. Hay, pues, un sentido en este modo de hacer las cosas, guste más o guste menos, y dicho sentido se lleva metodológicamente a las últimas consecuencias. No es algo arbitrario. Se hace del conocimiento aplicado el eje de la interpretación. El escolasticismo fue predio libresco, fósil. No se compone, añado yo, siguiendo las reglas de un libro de teoría musical, sino contra él muchas veces. Los libros acabarán, tarde y mal, recogiendo tales prácticas, canonizándolas, haciéndolas parte de un nuevo saber oficial que estará ya superado por la práctica real, y así suma y sigue. Para darnos cuenta, basta con escuchar el espectacular desarrollo del responsorio Ante dies exitus, de un cuarto de hora de duración, hoquetus incluidos, cantado despacio (como en Jerez dicen que se cantan bien las bulerías). La soprano Olalla Alemán y los bajos Tomàs Maxé y Antoni Fajardo vuelven a poner color hispano al grupo de catorce cantantes, sus habituales, que dan vida y aliento a esta joyita discográfica, con la muy esperada vuelta (para mí) de Silvie Moors, tras dos discos de ausencia. Ah, y este es el primer volumen de una trilogía en torno a la figura del dibujante Villard de Honnecourt y su carnet, que se conserva en la Bibliothèque Nationale de France. Un viaje por los osarios (Ossuaries) medievales europeos y lo que ellos significaron, sin detención en el aspecto morboso que tradicionalmente suele atraer en nuestros días, sino mediante las herramientas analíticas de los Estudios Culturales aplicados aquí al corte y confección de un programa de música. Los huesos, sus descubrimientos, traslados, robos, peregrinaciones que provocaron… pueden metonimizar prácticamente una cultura. No es hipérbaton, y para ello están las notas del disco, brillantes como siempre, en las que se habla de Villard (piensen en la catedral como simple pretexto contenedor para albergar reliquias), aunque esta vez (lástima Glossa) sin traducción al español. Solo con lo apuntado en tales notas se pueden articular varios cursos de doctorado. Por si fuera poco, el remate, Volek syrolm thodothlon, unas Lamentaciones de la Virgen, el poema vernáculo más antiguo conservado en húngaro que contrahace un conductus de la escuela de Notre-Dame. Graindelavoix nos ofrece con esta entrega de lo mejorcito del año que acaba en forma de disco, porque es mucho más. Organizando a Isabel de Hungría, ha organizado la marimorena. Josemi Lorenzo Arribas (Diverdi.com, 30/10/2012)

Dit is de eerste cd in wat een reeks moet worden over de dertiende-eeuwse Frans-Vlaamse kathedralenbouwer Villard de Honnecourt. Van hem is een schetsboek bewaard met verbluffende tekeningen. Dirigent Björn Schmelzer brengt hem in verband met de Frans-Vlaamse componist Pierre de Cambrai, die muziek schreef voor een dienst ter ere van de heilige Elisabeth van Hongarije. Hij vertelt van daar uit een verhaal over haar beenderen, die als relikwie over heel Europa werden verspreid (vandaar ‘ossuaires’, knekelhuizen), net zoals de kathedraalbouwkunst en de prille polyfonie. De muziek flitst je als in een teletijdmachine naar de middeleeuwen en je komt niet meer terug. Stephan Moens (De Morgen, 8/12/2012)

El conocido como “Carnet de Villard de Honnecourt” es un estimulante códice proveniente de la tercera y cuarta décadas del siglo XIII (esto es, el momento en que el gótico despegaba con fuerza arrolladora). En él, siguiendo un periplo europeo, Villard ofrece sugerentes dibujos y técnicas de construcción para los artesanos (artistas en la más amplia acepción del término). Este manuscrito sirve de via argumental a Björn Schmelzer para realizar un tríptico musical (el número tres no es casual, tal era su significación medular en la cosmologia medieval) a partir de la religión, la sociedad y la politica del siglo. Esta primera entrega, Ossuaires (osarios), presenta un Ofício de difuntos para Santa Isabel de Hungría. Fiel a sus principios interpretativos, herederos directos de los modos y maneros de Marcel Pérès, Schmelzer se sirve de su particular interpretación del organum para recomponer la sonoridad de las catedrales góticas. Bordones y arabescos melódicos de toda índole dominan nuevamente esta propuesta con la que recrear los espacios y vivencias de la Baja Edad Media. **** AR.M. (Ritmo Magazine, feb 2015)

Grand corps pas malade: sur les traces de l’homme du Moyen Age avec Graindelavoix. Des incantations à la manière de muezzins, des basses à faire vibrer les tripes, des mélismes à n’en plus finir, le tout dans de longues et fascinantes litanies : on a beau essayer d’entrer dans la musique par le côté sensible, on est bien obligé ici d’en explorer le côté érudit pour apprécier les subtilités. Et le livret ne manque pas de délabyrinther l’exégèse de cet enregistrement. Cet Ossuaires est le premier volume d’une trilogie consacrée aux voyages de Villard de Honnecourt à travers l’Europe. Redécouverte d’un compositeur inconnu ? Pas du tout. Villard de Honnecourt est célèbre chez les historiens de l’art par le carnet de croquis qu’il a laissé, une sorte d’encyclopédie de l’architecture médiévale où l’on trouve aussi bien des plans de bâtiments, comme celui de la cathédrale de Reims, que des dessins d’ours, d’oiseaux, d’apôtres, de Christ, de la rosace de la cathédrale de Lausanne et du pavement d’une église de Hongrie. Or voici qu’à la même époque (vers 1230) et dans la même région (Honnecourt est un village proche de Cambrai), Pierre de Cambrai a écrit un Office pour sainte Elisabeth de Hongrie. Ceci explique-t-il cela ? C’est, en tout cas, ce que pense Björn Schmelzer, qui dirige l’ensemble Graindelavoix, pour justifier cet enregistrement consacré à « la façon dont les réseaux – religieux, sociaux, économiques – apparaissent pour former le corps d’un saint… » Cette musique permet-elle de mieux comprendre la pensée de l’homme du Moyen Age ? Peut-être. Elle se fait du moins remarquer par son caractère absolument inouï, comme une improvisation d’un autre temps. Gérard Pangon (musikzen.fr, 13/03/2013)

Gouden Label - Vreemd, ingetogen, devoot, archaïsch maar adembenemend. De uitvoering van het 13de eeuwse Officie van Elisabeth van Hongarije door het ensemble Graindelavoix is een unicum in de geschiedenis van de uitvoeringspraktijk van oude muziek. Subliem. Op deze eerste cd van wat een reeks van drie moet worden, verkennen de uitvoerders het religieuze, sociale en politieke discours rond 13e-eeuwse muziek. Björn Schmelzer en Graindelavoix denken op hun reis door Europa na over de middeleeuwse werkende wereld van kunstenaars als Villard de Honnecourt die verantwoordelijk was voor een collectie (nog bestaande) tekeningen van nieuwe gotische kathedralen die nog gebouwd moesten worden. We beluisteren en ontdekken antifonale en responsoriale motetten, vroegste vormen van meerstemmigheid. De reizen van Villard nam hem van Cambrai naar Vaucelles en Reims, en naar Duitsland, Zwitserland en Hongarije. In dit eerste deel “Ossuaires” (ossuaria zijn houders voor heilige relikwieën) verenigen de lijnen van deze reis het middeleeuwse Noord-Frankrijk met Hongarije. De muzikale schatten hier uitgevoerd, concentreren zich op het Officie van de Heilige Elizabeth door Pierre de Cambrai en de Lamentatie “Volek syrolm thudothlon” (“Ooit kende ik dit verdriet niet”), een voorbeeld van een vroeg Hongaarse gedicht, op muziek gezet in Frankrijk als contrafactum van de conductus “Planctus ante nescia” van Godefroy de Saint-Victor. Een planctus was als syllabische sequens een niet-liturgische lamentatie. De karakteristieke en fantasierijke benadering van Björn Schmelzer samen met zijn Graindelavoix zangers, gaat niet terug op vooropgezette ideeën over hoe dergelijke middeleeuwse muziek toen kan zijn gezongen maar sluit zich in de plaats daarvan meer aan bij de manier van werken van kunstenaars zoals Villard de Honnecourt (voorbeelden van zijn werk zijn opgenomen in het cd-boekje) en met middeleeuwse en moderne kunstenaars die improviseren en vanuit een praktisch perspectief hun materialen verfraaien, combineren en recyclen. Michel Dutrieue (Klassiek Centraal, 10/04/2013)

Non è necessario essere dei paleografi musicali per rendersi conto, guardando la riproduzione del responsorio Tante signa glorie nel libretto del cd, delle elaborazioni cui Björn Schmelzer lo ha sottoposto per trasformarlo nella stupefacente traccia n. 5 di questo disco. I pochi secondi necessari all’intonazione dei due neumi sopra la prima vocale ‘a’ sono dilatati a più di quattro minuti attraverso l’interpolazione di brani in polifonia che, sembra ormai accertato, i cantori utilizzavano come elementi di un centone che mandavano a memoria nei lunghi anni di apprendistato presso le scholae. Inevitabile, allora, che i musicisti portassero con sé i moduli che avevano imparato e li innestassero nei repertori delle cantorie in cui si trasferivano nelle loro migrazioni, generando contamiazioni essenziali alla evoluzione del canto sacro. Ecco allora che il melisma finale del quinto responsorio dell’ufficio di Santa Elisabetta di Ungheria (traccia n. 4) si ritrova come tenor del mottetto Un chant renvoisie di area parigina e il lamento Volek syrolm thudothlonis, il più antico testo poetico della letteratura ungherese, è musicato come contrafactum di un conductus parigino, il Planctus ante nescia di Goffredo di San Vittore. Qualcosa di simile accadeva agli architetti e ai lapicidi del basso medioevo, che riempivano i loro calepini di schizzi e rilievi nei per usarli nei cantieri tra i quali trascorrevano la loro vita, trasformando le cattedrali in vertiginose combinazioni di spunti e iconografie che univano edifici non di rado lontanissimi tra loro in una rete di connessioni oggi non sempre facili da individuare e decifrare. Tra loro anche l’enigmatico Villard de Honnecourt, leggendario estensore del carnet oggi conservato a Parigi e ispiratore del progetto discografico che Graindelavoix svilupperà su tre incisioni di cui questa, la prima, è dedicata ai legami che le reliquie dei santi tessevano tra i luoghi che le custodivano. Quelle di Elisabetta di Ungheria furono divise tra Marburg e Cambrai, alla cui cattedrale toccò di custodire il cuore della santa; forse alla cerimonia di intronizzazione risale la composizione dell’ufficio da parte di Pierre de Cambrai e Gérard de Saint-Quentin di cui ascoltiamo estratti dal Vespro e dal secondo Notturno, tutti qui sottoposti a innesti di organa, conducti, passaggi in eterofonia con bordoni e, soprattutto, cantati con il vigore e la fantasia – i portamenti dell’attacco del Responsorium IX valgono da soli un disco – che non possono che far rimpiangere il tempo a passato ad ascoltare questo repertorio affrontato con la stessa tecnica usata per Palestrina o il primo Monteverdi. Qui tutto è forza e ruvida ma impeccabile precisione, solida come un’abbazia romanica e slanciata come una cattedrale gotica; affascinante e convincente al punto che non ha senso chiedersi – ammesso che in altri casi ne abbia – se all’epoca si cantasse veramente così. Giovanni Cappiello (eptachordon.com, 23/10/2013)

There are so many ways this disc is original. Start with the sound. I’ve never heard chant like this. It has a solidity that most plainsong lacks. Most of the chant is sung boldly above a low drone, or at times sung in fifths. There is a strength here that I’ve never heard in chant singing. Behind it is a panoply of ideas. This is volume I of a series “Villard de Honnecourt, Métier, memories and travels of a 13th century cathedral builder” and the booklet essay (by Schmelzer and Mark Wiggins) explores the architect’s visit to Hungary and the broader concept of the idea of an ossuary. I think I need a book to absorb what lies behind this recording – I certainly need something in larger print, so await further information from Schmelzer’s book, due next year, and I’d like to see Barbara Haggh’s edition. At this stage of my acquaintance of the music, I’m happy to listen to it with an innocent ear and enjoy a magnificent and original sound. Early Music Review, dec 2012

Met het licht invallend door bijvoorbeeld een felgekleurd kathedraalroset moet muziek in de duistere middeleeuwen wonderlijk opgeklonken hebben en moet de sociale structuur van toen een leerrijk prototype zijn geweest, met projecties tot vandaag. Die dingen houden Björn Schmelzer van Graindelavoix bezig. Ossuaires onderzoekt de middeleeuwse relikwieënhandel en -verering als structuurgevende elementen." (...) "Een hypnotiserende plaat. **** Rudy Tambuyser (Focus Knack, 09/01/2013)

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